Parler de sa maladie cardiovasculaire au travail

« Le travail c’est la santé… » dit-on. Est-ce toujours vrai ? Certaines conditions de travail peuvent être à risques dans le cas d’une maladie cardiovasculaire. Lorsque c’est le cas, dois-je m’adresser au médecin du travail ? Suis-je obligé de signaler ma maladie à mon employeur ? Ai-je intérêt à en parler à mes collègues ? Le travail c’est la santé, oui, mais sous certaines conditions.

Le travail, facteur de risques de maladies cardiovasculaires ?

Certaines situations au travail peuvent être incompatibles avec une maladie cardiovasculaire : trop de sédentarité, de stress, des horaires décalés, des efforts trop importants, un bruit permanent… ne sont pas sans incidence sur votre santé. N’hésitez donc pas à en parler à la médecine du travail, qui pourra réfléchir avec vous à un aménagement possible de votre temps de travail ou de votre poste.

En parler à la médecine du travail

En dehors de la visite médicale périodique à la médecine du travail, en tant que salarié vous pouvez faire la démarche de prendre rendez-vous sans en informer votre hiérarchie. Après un problème cardiaque notamment vous pouvez faire le point avec le médecin du travail pour vous assurer que vous êtes apte à reprendre votre poste. Un aménagement du temps de travail peut alors vous êtes proposé selon votre état de santé (comme un travail à temps partiel thérapeutique). Il est possible aussi d’adapter votre poste (exemption de port de charges lourdes par exemple). N’hésitez surtout pas à vous confier à votre médecin du travail qui est le mieux placé pour vous aider à préserver votre capital santé et qui est tenu au secret professionnel.

Instaurer un climat de confiance

Vous n’êtes pas tenu de parler de votre maladie à votre employeur ou à vos collèges : c’est à vous qu’appartient cette décision. Mais la maladie peut vous amener à vous sentir essoufflé ou fatigué au travail, à vous absenter pour raisons de santé ou nécessiter un espace de travail adapté. Vous serez alors peut-être dispensé de certaines tâches pénibles ou nécessitant des efforts physiques trop importants. C’est là où la communication joue un rôle primordial : pour vous comprendre, vos collègues ont besoin d’être informés. En étant associés à votre maladie, ils seront plus enclins à vous soutenir. Leur parler est sans doute le meilleur moyen de le mettre de votre côté.

«J’ai été obligé d’en parler à mon travail. J’étais très diminué physiquement quand j’ai pris mon poste à l’hôpital. Comme les responsables du service étaient des médecins, ils connaissaient la pathologie et savaient très bien que je pouvais tenir mon poste sans problème malgré cela. Je n’ai pas particulièrement eu besoin d’adaptation dans le travail. Parfois j’étais fatigué mais je faisais face, je faisais le travail quand même en prenant sur moi. C’est un état d’esprit, il ne faut pas trop s’écouter et quand le travail vous plaît, vous trouvez les motivations pour faire des choses. »

Jean, 69 ans, vit avec une insuffisance cardiaque depuis 20 ans.